L'hallucination par la vue

Publié le par Dominique Bauwens

Notre modernité n’a fait que substituer aux modes anciens d’hallucination collective (transe, drogues etc) l’hallucination par la vue : se trouver devant sa télévision, c’est vivre la même hallucination que dans l’hypnose (via le caléidoscope). De même, se trouver devant les rayons du magasin, c’est vivre la même hallucination. D’où la viabilité relative de la modernité qui derrière sa rationalité froide utilise encore les anciens modes de l’hallucination qui accrochent les gens et les font opter pour la modernité.

De même, la logique et la mathématique procèdent toutes deux de l’hallucination rationnelle : le fait d’établir des relations entre des choses ou des idées et de les faire jouer dans un sens puis dans un autre sens, c’est vivre la masturbation intellectuelle, une jouissance du type hallucinogène. L’individu qui relance cette gymnastique de l’esprit ne se rend pas compte qu’il est joué par elle et qu’il y prend du plaisir. Idem avec les mathématiques. On se laisse prendre au jeu et on croit qu’on parle du réel alors qu’on joue avec des idées en utilisant les outils relationnels logiques et mathématiques. On joue véritablement comme dans un jeu de société (échecs etc). Les pièces sont les choses et les idées et les déplacements, les relations logiques et mathématiques.

La modernité a réduit le champ perceptif au visuel (Mac Luhan), lieu de la plus haute mobilité rationnelle et logique. Le fait d’avoir déconnecté le toucher a permis de développer un artefact de monde uniquement basé sur le visuel (le réel virtuel) où la logique et la mathématique font loi. Pour renouer avec autre chose, il faut réintroduire les autres sens et se reconcentrer sur son corps, cet oublié du tout visuel.

La réduction des autres sens (ex : l’ouïe) à la vue (Mac Luhan) via les instruments de mesure

Attention à la réduction du toucher à la vue (cfr. les 5 vagins autour des doigts)

Du point de vue de l’épistémè, les modes de savoir qui privilégient les choses, êtres et ceux qui privilégient les relations entre êtres appartiennent au même épistémè global. Aussi, penser le monde en êtres + relations, c’est adhérer au mode référentiel/conceptuel. Le pré-référentiel procède différemment (local, contraction sujet/objet, contraction multi sensorielle, etc).

Publié dans sociologie

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